Veille SEO 2022, semaine 21
Nous sommes la 21ème semaine de l'année…
... et cette semaine, j'ai été très attristé d'apprendre le décès, mardi 17, de Bill Slawski, à 61 ans. Auteur du site SEO by the Sea, Bill s'était fait une spécialité de décortiquer les brevets déposés par Google, en déduisant les retombées qu'on pouvait en attendre, le tout à la portée d'un humain normal.
Bonne lecture, et n'oubliez pas de vous amuser !
Hommage à Bill Slawski
En 2020, Bill Slawski a eu des problèmes de santé. Pour le soutenir dans cette épreuve, Barry Schwartz (aka RustyBrick) a mis en ligne un site spécial, pour que les personnes que Bill a aidées puissent lui laisser un petit mot gentil.
Évidemment, le site s'est vite rempli : Bill était connu pour prendre le temps, en public et en privé, de répondre à quasiment toutes les questions qui lui étaient posées. À partir des données concrètes qu'il tirait des brevets Google, il aimait digresser sur les potentielles implications, en n'hésitant pas à passer en mode prospective.
7 exemples de linkbaiting réussi
Le linkbaiting, c'est une méthode de netlinking qui consiste à proposer un contenu que les gens auront envie de linker spontanément.
Autant dire qu'en France, le pays du fromage et des platesformes d'achat de lien, c'est assez compliqué à réaliser. Ça tient peut-être au fait qu'ici, les gens ont pris l'habitude de payer pour un backlink : ils sont naturellement devenus frileux à l'idée de linker des contenus tiers gratuitement, puisqu'ils sont conscients de la valeur d'un backlink.
Ça donne à réfléchir : le lien, c'est l'essence du web. Il me semble naturel et même salutaire qu'un site qui publie des contenus appuie ses dires en citant des sources, et donc en leur faisant des liens. Je ne crois pas à une éventuelle "dilution de PageRank" qui pourrait entraîner des pertes de positions sous prétexte que j'ai des liens sortants.
Par exemple, tous les liens des archives de cette newsletter, publiées sur notre site et indexées par Google, sont en dofollow, et je n'ai remarqué aucun problème particulier avec ces pages.
Bref, revenons au linkbaiting. Dans l'article, SiQuan Ong détaille les éléments qui aideront une campagne de linkbaiting à fonctionner. Parmi eux, le fait d'utiliser des contenus émotionnels et "opinionated" : un article un peu sulfureux, avec un point de vue nouveau sur un problème, aura plus de chances d'être linké "à chaud" qu'un texte consensuel.
Après cela, l'auteur donne 7 exemples de contenus qui ont reçu une tonne de backlinks naturels. Attention, on parle de pages ayant reçu entre 500 et 6000 liens naturels.
Le linkbaiting ne paye pas à tous les coups. Par contre, quand une campagne fonctionne, elle peut vous permettre de prendre une longueur d'avance sur vos concurrents. À ne pas négliger !
Les cookies leur ont fait perdre 22% de visibilité
Hanna Adoplh s'occupe du SEO chez Homeday, une boîte allemande dans le secteur de l'immobilier.
Chez Moz, elle publie une étude de cas : en changeant de CMS, alors que les équipes pensaient avoir couvertes toutes les situations à risques (de perdre du trafic), ils ont eu la mauvaise surprise de voir presque un quart de leur trafic disparaître.
L'article est une longue enquête où Hanna explique quelles pistes elle a suivies, et comment elle a rayé des possibilités.
Elle a fini par se rendre compte que son beandeau cookies était mal configuré, et que Google en indexait le contenu, assez long et rébarbatif, sur toutes les pages de son site.
Est-ce qu'un jour Google proposera une option aux webmasters pour crawler le site sans bandeau cookies ? Ça s'est déjà fait par le passé : les robots Adsense pouvaient avoir des login/pass sur des forums, par exemple, afin de pouvoir accéder au contenu normalement réservé aux membres, et adapter les publicités en fonction.
Autre détail : dans l'article, Hanna montre qu'elle utilise l'outil DeepCrawl pour repérer les pages qui dépassent le max content size : à priori, quand une page est trop longue, elle peinerait à s'indexer, et c'est évidemment une situation que tout le monde aimerait éviter.
Peut-être une nouvelle piste (encore) pour comprendre les "Détectée mais pas indexée" ?
Évaluer le profil de liens des concurrents
On a tous déjà jeté un oeil aux backlinks d'un concurrent pour "tâter le terrain".
Chez SearchEngineLand, Jim Boykin (fondateur de Internet Marketing Ninjas) a publié un "guide" qui commence par expliquer ce qu'il ne faut pas faire. Par exemple, il ignore les liens avec des ancres trop optimisées (surtout si elles sont en grand nombre), en arguant que ces liens ont pu porter tort au positionnement de votre concurrent, et qu'il les a très certainement désavoués depuis.
Question : Est-ce que vous désavouez vos liens ? Est-ce que vous avez déjà remarqué un bénéfice ? (Personnellement, j'ai essayé, et j'ai vu des améliorations - mais c'est empirique et avec un seul échantillon, difficile de trancher)
C'est une des premières fois que je vois abordé le concept de "content amplifiers" dans un article SEO : plutôt que chercher les personnes qui font des liens vers votre concurrent, recherchez plutôt leurs ambassadeurs, les premiers à avoir posté un lien qui a ensuite été repris par des plus petits sites et blogs: ce sont ces liens-là que vous souhaiterez reproduire en premier, même s'ils sont nofollow, puisque ce sont ceux qui auront, en fin de compte, le meilleur reach.
Les liens bleus de Google vont disparaître
Mordy Oberstein est chef du "SEO branding" chez Wix. Chez Semrush, il discute de la future disparition des liens bleus dans les SERPs de Google.
Quand il parle de liens bleus, il ne veut pas dire que les résultats organiques en tant que tels vont disparaître (pour être replacés par de la pub, par exemple), mais bien que leur fonctionnalité n'est déjà plus en phase avec la recherche.
C'est de la philosophie de comptoir, on est d'accord. Servez-vous un verre, perso j'ai accroché.
Mordy explique : quand vous faites un voyage d'affaires, par exemple, vous êtes "utilitariste" : vous vous déplacez dans un but précis, et repartez dès qu'il est atteint. Les guides touristiques n'ont aucun intérêt dans cette situation.
Les SERPs, c'est pareil : l'internaute arrive avec une finalité utilitariste, il cherche une information, et sortira de l'écosystème Google dès qu'il l'aura obtenue.
Les 10 liens bleus ne sont pas une invitation à creuser un topic, à chercher des informations contradictoires, à "se renseigner" réellement. Ça devient même caricatural quand une position zéro répond à votre question en trois mots.
Quand vous cherchez un terme générique, admettons "Oprah Winfrey" : en dehors des périodes avec une actu chaude la concernant, vous vous attendez certainement à un ensemble d'informations sur qui elle est, à quoi elle ressemble, pourquoi est-elle connue, etc. Difficile de résumer une personnalité en 10 liens.
Sur mobile, vous pouvez déjà scroller à l'infini, et la lecture des snippets seule peut déjà vous permettre de vous forger une opinion.
À l'heure de MUM, qui est sensé promulguer une "recherche en tant que voyage", il est quasiment certain que la présentation actuelle des SERPs va évoluer pour s'éloigner au maximum d'une "liste de liens".
Ce qui est marrant, c'est que Yahoo bossait sur ce type de pages il y a une bonne quinzaine d'années. Ils prenaient exemple sur Madonna : est-ce que l'internaute cherche des photos, des paroles de chansons (pour info, j'ai longtemps été éditeur d'un gros site dans cette thématique), des dates de concerts ? Le rôle d'un moteur est d'envisager toutes ces intentions de recherche et même d'anticiper ce qu'un internaute pourrait avoir envie de savoir sur sa star préférée.
Et ça, on n'y arrivera pas avec quelques liens bleus...